Les trois grandes toiles exposées dans ce projet se rappellent et se reflètent de manière évocatrice et assument le sujet complexe de la Crucifixion comme une matrice, comme une « flamme pilote ». La peinture de Pessoli est éclectique, riche de mémoires historiques et de sédimentations (de la métaphysique, au surréalisme, à la culture visuelle populaire) avec lesquelles il entretient une adhésion empathique, parvenant parfaitement à intérioriser le sens de la continuité dans l'histoire de l'art. Dans cette exposition, les images appartenant à une tradition iconographique religieuse s'actualisent et deviennent porteuses de potentielles réinventions figuratives. En gardant ce registre de base, Pessoli réinvente, recalibre les formes et l'intensité émotionnelle de ces figures en les mettant en dialogue étroit avec le paysage qui les accueille, leur donnant une autre légèreté, créant un équilibre entre drame et ludique pictural. Processuellement, son travail se construit avec une hétérogénéité fluide de techniques et de styles : l'artisanat du collage et de la peinture en aérosol appliqué à travers l'utilisation de masques, s'interpénètre avec le geste pictural plus traditionnel, en devenant une partie intégrante de celui-ci. La peinture de Pessoli est donc formée à travers un processus de construction et de déconstruction linguistique, symbolique, physique, dans lequel souvent les parties effacées, recouvertes, survivantes constituent la structure de support de la peinture, à la recherche d'une vérité intérieure, qui se manifeste dans la vitalité de la peinture, l'image et le coup de pinceau, le but que l'artiste poursuit sans cesse dans son travail. La peinture a toujours été un langage de prédilection pour Pessoli, depuis sa création, à la fin des années 1980, jusqu'à aujourd'hui.