Exposé dans:
40, Place Saint-Corentin , Quimper
Fermé aujourd'hui: ouvre demain à 09:30
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Le silence! Nous n'avons pas à la réveiller. Elle est allongée nue sur d'épais oreillers, abandonnée, offerte à l'émerveillement. Sa peau est d'un blanc marbré, sa tête et ses seins sont petits. Son corps idéalisé a des courbes sensuelles. Ce n'est pas une femme, mais une déesse que nous contemplons. Beauté troublante et parfaite.
Mais pourquoi cette main gauche coupée au poignet, et les jambes brutalement coupées au niveau des cuisses ? Cette œuvre est le fragment d'une composition plus vaste : l'agile arabesque du corps ondulant de Vénus sur un lit recouvert d'un drap fleuri, au bout duquel deux anges observent un couple d'oiseaux. Dans le coin supérieur droit, un paysage donnait de la profondeur à l'ensemble. Nous ne savons pas quand il a été réduit à cet ovale saisissant.
Pourquoi exposer une œuvre tronquée ? Dell'Abate est devenu célèbre en Italie au début du XVIe siècle pour son sens du paysage, des scènes de genre et des types féminins. Appelé à la cour du roi de France en 1552, il met en valeur Le Primatice pour la décoration du château de Fontainebleau. Il introduit le goût du paysage et des scènes pastorales dans l'art bellifontane.
Le thème de la Vénus endormie entourée d'amours est un classique de l'art de la Renaissance. Nicolò a pu l'étudier en Italie et dans la collection royale française. Il lui donne vie et chaire, avec la souplesse de son pinceau et ses couleurs nacrées. Nombre de ses œuvres furent détruites ou retouchées au XVIIe siècle, leur charme voluptueux frappa la sensibilité la plus puritaine. Cette Vénus est l'un des rares exemples de son talent délicat.
© Musée des beaux-arts de Quimper.
Titre: Le sommeil de Vénus
Auteur: Nicolò dell'Abate
Date: 1560/1570
Technique: L'huile sur la table
Exposé dans: Musée des beaux-arts de Quimper
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