Plinio Nomellini est le protagoniste avec Alfredo Müller et d'autres, d'une véritable scission du groupe Macchiaiolo de l'école d'origine, qui suscite des réactions et des anathèmes de Giovanni Fattori lancés aux artistes jeunes et rebelles, dont Nomellini, l'un de ses élèves favoris. An der ligurischen Küste (Sur la côte ligurienne), un tableau de 1891 représente l'étape cruciale des recherches de Nomellini. Paysage très aéré, dont on se souvient comme sa première peinture divisionniste - et certainement pointilliste - s'organise selon une séquence assez ordonnée de plans horizontaux, reproduit la vue ensoleillée d'un belvédère sur la mer. Le pivot de la composition est une jeune femme à la guitare, accoudée au parapet au-delà duquel s'ouvre le vaste panorama côtier, le muret en plein soleil chatoyant de jaunes et de bleus se détache dans un jeu exubérant d'éléments complémentaires, entre un -up éclairé par une ponctuation dense qu'il alterne entre le bleu, le violet et l'ocre, et un fond plus compact et matériel dans lequel la rayure cobalt corsée de la mer rencontre la côte transcolorée dans le ciel animé par d'épais coups de pinceau. Un divisionnisme intuitif, celui de Nomellini, une vision vitale et émotionnelle en plein air, une luminosité éblouissante d'allumage chromatique extraordinaire avec des résultats expressifs.