Entre ce qui est visiblement perceptible et ce que nos sens ne peuvent pas saisir, il existe un espace liminal, un réseau de conflits et de potentiels latents. Un seuil suspendu, non seulement physique mais aussi mental, qui stimule le passage vers de nouveaux niveaux de connaissance.

Le projet After the Last Image de Luca Spano explore les limites biologiques et technologiques de la vision, en étudiant la relation entre le visible et l'invisible et, en particulier, cette zone grise entre les deux : le dernier point connu, une zone de frontière dont le mystère invite à la découverte. .

Les œuvres photographiques et d'installation qui composent After the Last Image , le projet lauréat de l'appel Stratégie Photographie 2022, explorent les limites de la vision et les processus spéculatifs qui mènent à la connaissance du monde. Les résidences de recherche réalisées au cours du projet, élément fondamental de la conception, ont permis d'approfondir des stimuli hétérogènes issus de différentes disciplines. Au Kunsthistorisches Institut de Florenz, Spano a exploré ce courant académique qui a pour objet le visible et les pratiques du regard, s'interrogeant sur ce qu'est une image et quel est son rôle dans la société contemporaine.

Les réflexions sur la manière dont l'instrument visuel entre dans l'étude du réel conduisent alors l'artiste à associer la pratique photographique à la géographie. Une période de résidence au Département Interuniversitaire des Sciences, Projets et Politiques Territoriales (DIST) de l'École Polytechnique de Turin nous a en effet permis d'approfondir la figure du géographe, un érudit qui, à partir de la vue, crée ces distorsions de l'espace que l'on appelle communément « cartes ».

Au cours de sa résidence au Deutsches Optisches Museum de Jena, en Allemagne, Luca Spano s'est concentré sur ce que signifie voir dans un processus qui, partant de l'expérience optique, en vient à considérer les implications culturelles, sociologiques et anthropologiques.