Un dialogue sans précédent entre deux immenses artistes, Caravaggio et Canova, est le protagoniste des salles du Musée Antonio Canova Gypsotheca à Possagno. Le point de contact, dans cette exposition, est un sujet créé par les deux : La Maddalena. «La Sainte Marie-Madeleine - explique Vittorio Sgarbi - est une femme qui ne s'est pas distinguée par sa vie chaste, par la prière et par les actions menées en relation avec les principes chrétiens. Exactement le contraire. C'est une femme qui a vécu dans le péché, même si elle est considérée par le Christ comme une présence proche. En fait, il s'agit d'une relation émotionnelle et intense, dans laquelle Jésus respecte également la vie pécheresse de la femme. Son péché n'est pas rejeté ou regardé avec reproche, mais c'est une condition humaine, dans la nature de la femme, que le Christ comprend, admet et légitime ». En extase, la tête renversée en arrière et le regard perdu, la Madeleine du Caravage occupe presque tout l'espace du tableau, sur un fond sombre indéfini. La lumière frappe le visage sur lequel les larmes coulent et touche les longs cheveux dorés, dirigeant le regard vers les mains entrelacées. La longue chemise blanche plissée s'ouvre sur la poitrine, laissant apparaître l'épaule définie par la lumière tandis que la robe rouge couvre les jambes. La Maddalena couchée d'Antonio Canova représente une phase fondamentale du processus créatif suivi par l'artiste, elle a été achevée en 1819 et a été exposée dans son atelier romain, comme en témoignent quelques lettres où elle est définie : « Madeleine seconde couchée, et dans le attitude d'un abandon doux et langoureux pour douleur excessive". Canova a attendu quelques années pour fabriquer le marbre, aujourd'hui perdu. Pour caractériser l'œuvre, il y a le pathos puissant et, comme dans d'autres gisants réalisés dans la phase finale de la carrière du sculpteur, le tournant naturaliste. Le projet, en collaboration avec la Fondation Canova ONLUS, est réalisé par Contemplazioni grâce au soutien d'Intesa Sanpaolo.