Le vendredi 25 septembre , le PAV Parco Arte Vivente ouvre au public Politics of Disaster. Gender, Environment, Religion, la première exposition personnelle italienne consacrée à l'un des artistes indonésiens les plus emblématiques et reconnus, Arahmaiani. Avec Politics of Disaster, le PAV poursuit son parcours d'exposition consacré à l'art écologique en Asie et à la relation entre violence contre la nature et violence contre les femmes.

Anticonformiste, blasphématoire et transgressive : c'est ainsi qu'a souvent été définie Arahmaiani, qui depuis des décennies touche aux thèmes de la démocratie, de l'écologie et de l'émancipation des femmes. L'exposition nous emmènera à travers l'histoire de l'Indonésie, un territoire fascinant et complexe qui trop souvent, en Occident, n'est vu qu'à travers le prisme marchand du tourisme de masse.

Bien que profondément spirituel, le travail d'Arahmaiani n'épargne pas les accusations radicales contre le pouvoir des institutions religieuses . Ses œuvres attaquent systématiquement le statu quo et cela lui vaut l'emprisonnement et l'interdiction d'exposer ses œuvres jusqu'à la fin de la dictature militaire de Suharto. Ses œuvres incarnent pleinement la perspective écoféministe en combinant l'analyse de l'exploitation du corps et du travail des femmes et l'exploitation des ressources naturelles. C'est en plaçant le corps de la femme et le corps de la terre au centre de sa logique, que, que ce soit par l'ironie, ou par des représentations tragiques, ou des aventures collectives pleines d'enthousiasme et d'espoir, les œuvres d'Arahmaiani tentent de déconstruire des lois sociales injustes. . , montrant une alternative qui oppose la spontanéité et l'efficacité du dialogue aux idéologies de la violence et de la concurrence sur le marché mondial - ce que l'artiste appelle « la rat race désespérée ».

Au centre physique et conceptuel de l'espace d'exposition du PAV, on trouve Memory of Nature (2010 - en cours), résultat d'une recherche intense menée par Arahmaiani avec une communauté de moines bouddhistes : emprunter la forme du temple de Borobudur à Java, c'est une œuvre contemplative et méditative, qui évoque la mémoire de l'univers et met l'accent sur les systèmes de valeurs qui nous motivent à respecter la nature. La deuxième partie de l'exposition procède ensuite à un voyage dans le temps, proposant diverses performances qu'Arahmaiani a consacrées, ces trente dernières années, aux thèmes de la marchandisation du corps de la femme, de la destruction environnementale, de l'obsession du marché.