La GAM - Galleria Civica d'Arte Moderna e Contemporanea de Turin poursuit l'étude de son patrimoine en consacrant un chapitre à la sculpture italienne entre 1940 et 1980 avec une exposition qui présente 50 œuvres créées par 40 artistes actifs durant cette période : quarante ans marquée par de formidables mutations et de forts chocs stylistiques tant du point de vue des sujets que des techniques, et qui assigne un nouveau rôle à la sculpture.

La riche collection du GAM, ainsi que les œuvres de sculpture acquises au fil du temps par le musée, ont pu compter au fil des années sur le rôle déterminant de la Fondation Guido et Ettore De Fornaris et de la Fondation CRT pour l'art moderne et contemporain. qui ont contribué, avec d'importantes acquisitions, à augmenter la collection.

Le parcours présenté commence par la comparaison surprenante entre les figures féminines du Portrait d'Eva d'Edoardo Rubino, sculpteur de la famille savoyarde et sénateur du Royaume, et l'expressionnisme implosif de La pazza de Sandro Cherchi, puis se poursuit en rappelant la nombreuses variantes de la sculpture informelle italienne. Cette première partie atteste comment, vers 1945 et dans les années suivantes, à quelques exceptions près, la sculpture commence à affronter une série de tournants majeurs : elle tente de sortir d'une dimension ou d'une pensée de monumental, ou d'ornement, ou à la fois de célébration et le portrait privé, pour aborder de nouveaux sujets et des techniques expérimentales. Pour illustrer le nouveau cours de sculpture de cette période, outre Cherchi et Giuseppe Tarantino, il y a les terres cuites de Leoncillo, les bronzes dynamiques d'Umberto Mastroianni et Pietro Consagra, les fers de Franco Garelli, Nino Franchina, les assemblages d'Ettore Colla. Dans le même temps, se distinguent le groupe dramatique en bois de Miracle (Holocauste) de Marino Marini et le grand concept spatial en métal de Lucio Fontana, qui sont contrebalancés par les petites femmes en céramique de Fausto Melotti.

Les années soixante sont représentées, entre autres, par des œuvres de Giuseppe Uncini, Nicola Carrino, Pietro Gallina, Mario Ceroli, avec des œuvres qui expérimentent des matériaux hétérogènes.Avec son tapis nature La Zuccaia de 1966, Piero Gilardi - récemment décédé et à qui le GAM veut lui rendre un hommage affectueux - il en arrive à une sculpture molle inédite, en mousse de polyuréthane colorée, avec laquelle il aborde le thème de la nature/artifice et dénonce en même temps la marchandisation de l'environnement. Pour des raisons évidentes, le binôme art/nature est plus qu'abordé par les protagonistes de l'Arte Povera : de Lavorare sulle Alberi, Alpi Marittime de Giuseppe Penone, à Senza titolo de Giovanni Anselmo, jusqu'aux procédés physico-chimiques proposés par Gilberto Zorio.