Giuseppe Pende se distingue dans le panorama du XXe siècle par sa poétique originale et par sa maîtrise du vrai et du plausible des natures mortes, des portraits, des vues des Pouilles, des Marches et de Zara et des paysages inventés , souvent plongés dans une atmosphère de rêve. Il peint ce qu'il aime le plus pendant quatre-vingts ans, laissant derrière lui quelques mois avant sa mort les pinceaux que son père, peintre amateur et magistrat, lui a mis entre les mains à l'âge de huit ans. Giuseppe Pende est fasciné depuis son plus jeune âge par la peinture des grands du passé et ne se réfère à aucune école ou mouvement particulier qui lui est contemporain, mais s'appuie sur son ressenti très personnel, sa volonté irrépressible de perfectionnement, son être à la fois un scientifique et un poète de la réalité et de l'imagination sur la toile. Attiré par le nouveau, par l'avenir, il remplit chaque instant de son présent et réagit à la douleur de l'âme avec un attachement croissant à la vie. Ce plaisir intense de vivre se déverse dans la peinture avec tout l'amour pour la beauté de la création et le fait avec une recherche noble, une technique raffinée et une créativité effervescente.

L'exposition de Giuseppe Pende au Palazzo dei Priori de Fermo, avec des tableaux appartenant à ses héritiers, peut à première vue ressembler davantage à un collectif de peintres qu'à une petite sélection d'œuvres d'un seul artiste, mais le fil conducteur est son génie pictural qui aussi enchante par son équilibre compositionnel, sa beauté, sa poésie et par la sérénité et la surprise induites chez l'observateur qui, en présence de certains de ses paysages, peut également jouer avec l'esprit à la recherche de ces détails microscopiques invisibles à l'œil nu qui les font devenir , après l'impact initial, des paysages surréalistes. L'œuvre « Avec les pierres je parlais » variante de 92 est emblématique.

Les événements de la guerre l'ont amené à Fermo en 1942 et il a ensuite choisi de ne pas retourner dans les Pouilles, dans la condition privilégiée de ses origines, mais il est resté vivre avec sa femme et ses enfants au bord de la rivière Tenna. Il y passe l'une des décennies les plus passionnantes de sa vie, entouré d'une nature débordante de fleurs, de parfums et de couleurs. Il quitte Tenna à contrecœur en 1954 pour se rapprocher du centre-ville pour le plus grand bien de ses enfants, mais il continue toujours à retourner au fleuve et à se promener aussi en montagne, à la campagne, le long de la côte. Tout en se régénérant physiquement et mentalement, il étudie les phénomènes de lumière et l'harmonie des couleurs qu'il transpose dans ses peintures, ou rend compte dans un cours d'école, ou écrit avec des réflexions profondes, lucides et originales comme celles sur les avantages de peinture sur la nature et encore plus sur la photographie. En tant que vieil homme, il est contraint à une vie plus sédentaire par les problèmes de l'âge et ceux typiques des athlètes qui abusent trop longtemps de leur corps, et ainsi il voyage dans ses toiles, dans les cieux immenses et aériens, dans les profondeurs enchantées, dans les miroirs d'eau, parmi les pierres, les brindilles et les buissons des lieux lumineux qui se peuplent quel que soit le temps qui passe, parfois en compagnie de personnages étranges, géants ou bouffons, et dans chacun de ces paysages le peintre trouve des moments de lui-même .